Saint-Cast-le-Guildo > Saint-Quay-Portrieux
Jeudi 24 juin 2021
Ce jeudi 24 juin, nous quittons le port de Saint-Cast-le-Guildo pour le Port d’Armor de Saint-Quay-Portrieux, quittant ainsi la Côte d’Emeraude pour la Côte de Goëlo(1). La marina se trouve à 36 milles nautiques à vol d’oiseau.
Meteo consult annonce un temps variable, entre nuages et éclaircies avec un vent tout aussi instable, oscillant entre les directions nord et ouest entre 2 et 4 bft (4 à 16 nœuds).
08:30 : allumage du moteur, nous larguons les amarres à 8h40 après deux tentatives manquées : l’amarre avant restée à poste et ensuite l’amarre arrière emmêlée.
08:45 : passage de la rade du port de Saint-Quay, nous nous mettons face au vent à 8h55, envoi de la grand-voile. Pour le génois, Didier doit aller à l’avant du bateau pour enlever la sangle que nous utilisons pour le sécuriser sur l’enrouleur quand nous sommes à l’escale (qu’on a oublié de retirer). Le génois est lancé à 9h10, nous arrêtons le moteur.
Nous sommes au près, cap 349°, vitesse 4,1nds. Le vent souffle du NO et monte déjà à 16nds. Nous prenons un ris dans la grand-voile. Nous avons le vent dans le nez et devrons louvoyer(2) pour atteindre notre destination. Entre 9h25 et 11h00, nous effectuons trois virements de bord au plus près du vent.
11:00 : Cap 181°, vitesse 6,7nds, vent NO 17nds : le vent a encore forci et la houle s’est levée, nous décidons de prendre 2 ris dans le génois car nous gîtons beaucoup ce qui fatigue le bateau (et nous aussi). A 11h35, nous devons changer de cap pour éviter des casiers qui finissent par nous obliger à virer de bord, jusque 14h15 nous devrons encore effectuer deux virements de bords toujours au plus près.
15:14 : Cap 244°, vitesse 4,6nds, vent NNO 8,6nds : nous sommes allés plus loin que notre destination afin de descendre vers Saint-Quay-Portrieux à une allure plus confortable : entre bon près et travers. Le vent étant tombé, nous redéployons le génois pour lui rendre toute sa toile. Nous passons au large du Grand Léjon, phare emblématique de Bretagne, qui marque l'entrée de la baie de Saint-Brieuc.
16:30 : nous devons réamorcer la pompe du moteur qui s’est vidée de son eau de mer à cause de la gîte. Nous allumons finalement le moteur vers 16h40 et affalons grand-voile et génois. Nous sommes en vue de Saint-Quay-Portrieux.
Nous arrivons par le Nord dans le chenal, entre les îlots qui font face à la ville et la côte, la rade est en face de nous. A bâbord, un petit phare-maison blanc au toit rouge donne à la petite île Harbour des airs méditerranéens.
Guidés par l'agent du port, nous arrivons aux ponton 7 de la belle marina de Saint-Quay-Portrieux.
(1) Vient du nom d’un ancien comté breton qui courait la région en 1137, le « Pagus Gouelou ».
(2) Louvoyer = tirer des bords au plus près du vent. On voyage alors en zigzag. Cette méthode n’est pas idéale car elle fait perdre du temps mais elle est nécessaire si l’on veut naviguer à la voile en ayant « le vent dans le nez » (un vent qui vient de là où l’on veut aller).
Escale à Saint-Quay-Portrieux
Le port de Saint-Quay-Portrieux mérite une mention spéciale pour la qualité de son accueil : présence d’un agent de port entre 8 et 20h et si vous l’appelez sur la VHF canal 9, il vient à votre rencontre dans son dinghy, vous mène à votre emplacement au ponton visiteur (n° 7) et vous aide à vous amarrer. Il vous remettra un petit folder avec le n° de code pour accéder aux sanitaires ainsi que le n° pour l’accès wifi valable 1 semaine (il change tous les jours et il faut donc se connecter le jour où on reçoit le code). En outre, la capitainerie étant assez éloignée du ponton visiteur, un petit bureau d’accueil / réception installé en haut du ponton n° 7 vous permet de régler votre escale par carte. Une des demoiselles qui gardent la boutique vient jusqu’à votre bateau pour vous apporter un sac contenant folders touristiques et sacs pour déchets.
Les commerces se trouvent à 15 minutes à pied par la ville : pharmacie, boulangerie et une petite supérette (Cocci Market). Un marché se tient le long des quais du port d’échouage tous les lundis matin.
Le port de Saint-Quay-Portrieux est un peu éloigné du cœur de la ville que vous pouvez rejoindre via une balade le long de la côte qui part de la marina, balisée par des barrières blanches et qui commence par une grande volée d’escaliers. Elle démarre derrière les commerces et la capitainerie du port, passe par la Pointe du Sémaphore et offre de jolis points de vue. Elle permet de rejoindre le cœur la petite station balnéaire en 20 minutes : office du tourisme, casino, plage, plaine de jeux, quelques fameux bars et restaurants (les enfants terribles, les cochons flingueurs) et une piscine en eau de mer gratuite.
Enfin, c’est l’occasion pour moi de partir pour ma première partie de pêche à pied. Un fiasco puisque je n’ai absolument rien ramené. J’ai eu jusqu’à trois bigorneaux et deux moules dans mon petit panier, mais je les ai laissés au creux d’un rocher, car leurs copains ne sont jamais venus les rejoindre. La plage semblait avoir été déjà complètement pillée. Il n'y avait plus que des coquilles Saint-Jacques vides échouées sur le sable et les huîtres sur les rochers avaient été sauvagement arrachées.
L'après-midi n'a pas été tout à fait perdue puisque nous avons pu observer de jeunes tourteaux cachés dans des creux de rochers derrière des touffes de varech et le balai des tout jeunes bernard-l'hermite à la lisère de l'eau qui courent après la vague et s'enterrent dans le sable dès qu'elle est passée.
Réparation d'une avarie
Nous avons dû rester un jour de plus à Saint-Quay pour cause d’avarie : notre descente(3) a lâché, nous obligeant à réparer en urgence. Nous sommes heureusement bien équipés puisqu’un coffre du carré est consacré à l’outillage. Nous n’avons dû racheter que quelques solides vis.
Le bateau a bientôt 15 ans et certaines choses lâchent à cause de l’usure normale des matériaux. La descente est construite en gel-coat solide avec marches en bois. Elle s’articule en deux parties. La partie haute est fixe et vissée sur les côtés dans des lattes en bois collées aux panneaux latéraux. La partie basse est fixée à la partie haute par deux grosses charnières en inox et montée sur des vérins afin de pouvoir la relever et accéder au moteur. La difficulté a été d’accéder à l’arrière des panneaux pour visser. Cela n’a été possible que par les chambres de visite latérales aménagées dans les parois de la salle de bains à bâbord et de la cabine arrière à tribord.
(3) La descente d’un voilier ce sont les quelques marches qui permettent de rentrer dans le bateau.
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