Tréguier > Trébeurden
Vendredi 9 juillet 2021
Cette fois c’est le spi que nous avons mis à son poste, le vent annoncé ce vendredi 9 juillet 2021 ne dépassant pas les 10 nœuds. Nous allons quitter le fleuve du Jaudy et ses berges verdoyantes pour naviguer vers les Sept Îles, longer la Côte de Granit Rose et terminer notre course au nord de la baie de Lannion, au port de Trebeurden.
Le thermomètre variera entre 15 et 18°, le baromètre est à 1010mb, le ciel est nuageux et des averses sont à craindre. Le vent, comme le temps, sera variable de secteur nord et devrait s’orienter au sud en après-midi.
07:10 Départ des pontons de Tréguier. Nous partons à l’étale de marée haute pour éviter tout courant dans le fleuve. Les berges du Jaudy, vertes et dorées sont magnifiques et calmes, bordées de maisons en pierre et de manoirs qui en feraient rêver plus d’un …
08:09 : Cap 55°, vitesse 5,1nds, vent NE 3,9nds : nous arrivons dans l’estuaire du Jaudy, retrouvant une certaine houle, résiduelle des jours de vent passés, longue mais pas très profonde. Nous passons le phare de la Corne et les rochers de l’île d’Er.
08:30 Cap 346°, vitesse 5,6nds, vent O 4,4nds : nous changeons de cap pour faire route vers « le Corbeau », un groupe de rochers sous-marins, nous déroulons notre génois dans l’espoir de capter une brise, petite et variable. 8:45 Passage des rochers Renaud à bâbord.
08:50 : Cap 306°, vitesse 5,5nds, vent O 8,2nds : nous voulons nous mettre face au vent pour lancer la grand-voile et profiter de cette légère brise. Nous sommes normalement prioritaires sur le chalutier qui vient vers nous à grande vitesse (nous sommes tribord amure et de plus à la voile, même si partiellement et c’est seulement si les chalutiers sont entrain de pêcher qu’ils sont prioritaires sur les autres navires, même les voiliers).
Méfiants, nous décidons de garder notre cap pour attendre qu’il passe et nous avons bien fait puisque c’est à peine à 50m de nous, qu’il vire brusquement de bord sous notre nez et jette son chalut. Nous n’avons pas le choix : nous retardons le lancement de notre grand-voile et changeons de route pour nous éloigner de lui.
09:05 : Cap 288°, vitesse 5,7nds, vent O 12nds. Nous commençons à apercevoir les silhouettes des sept îles sur l’horizon. Un vol de fous de Bassans en escadrille nous confirme que nous approchons… Nous envoyons notre grand-voile et arrêtons le moteur.
10:45 : Cap 283°, vitesse 5,6nds, vent NO 16nds : nous sommes au près serré mais la gîte est faible et notre navigation très agréable.
10:52 : Cap 245°, vitesse 3,5nds, vent NNO 7,3nds : nous passons au sud de l’île Rouzik, son relief a fait tomber le vent brusquement et le courant nous pousse vers l’île. Nous décidons de rallumer le moteur et de rentrer le génois pour éviter de gratter les rochers. Notre route gagne ainsi en stabilité et nous pouvons mieux profiter de ce que nous voyons : le spectacle est fantastique : des milliers de fous de Bassans sont rassemblés sur le rocher, leur cacophonie est assourdissante.
Nous restons bien au large des îles, dépassant l’île de Rouzik et son impressionnante colonie de fous de Bassan. Nous longeons les îles Malban et Bono ainsi que la fameuse île aux Moines, avec son phare et son fort Vauban, la seule qui des sept îles qui soit ouverte au public. Les autres îles sont des réserves naturelles intégrales : on ne peut ni mouiller devant, ni y pêcher, ni aborder. Seules les scientifiques peuvent s’y rendre. Nous aurons la grande chance d'observer un macareux moine sur l'eau.
12:27 : Cap 238°, vitesse 4,2nds, vent SO 9,7nds : nous obliquons vers la Côte de Garnit Rose, qui s’étire entre Perros-Guirec et Ploumanac'h. Le vent est un peu revenu, extinction du moteur et renvoi du génois.
13:03 : Cap 312°, vitesse 3,1nds, vent SSO 5,4nds : nous sommes dans le couloir entre les Sept Iles et la côte, le vent diminue à nouveau et devient très changeant. Vinciane prend la barre afin de mettre ses connaissances de voile (en plans d’eau intérieurs essentiellement) en pratique : on oublie le pilote, on navigue à vue et … même avec quelques nœuds de vent Flóki avance bien. Le capitaine en profite pour aller à la pêche... aux algues coincées dans notre hélice.
13:45 : Nous sortons de la zone protégée des sept îles, pêcheurs et casiers sont revenus mais toujours pas le vent. Nous décidons de rallumer le moteur. A 14h06 on rentre le génois et on change de cap. A 14h43 on affale la grand-voile. C'est le moment que choisit Jazz pour sortir dans le cockpit nous rendre une petite visite.
L’approche du port de Trébeurden nous offre de jolies images : îles au sable fin et doré, rochers aux cheveux verts et aux formes rocambolesques et dont le granit n’est d’ailleurs pas beaucoup moins rose que celui dont la côte porte le nom.
16:55 : après un petit coup de fil au maître de port pour nous assurer que notre tirant d’eau passera bien la porte, nous nous amarrons au ponton visiteurs du port de Trebeurden.
Escale à Trebeurden
Le port de Trébeurden est un port fermé par une porte d’1m50. C’est un port privé, dont les pontons en bois auraient besoin d’être remplacés. Les sanitaires sont vieillots mais nettoyés tous les jours. Le tarif journalier en saison, bien qu’assez élevé (37€ / jour pour notre tirant d’eau), est compensé par leur forfait 2 jours qui fait descendre les nuitées à 31,50€. Un autre point positif : le prêt de vélos électriques (4 de disponibles). Une pièce d’identité suffit pour l’emprunt (pas de caution).
Les visiteurs sont accueillis sur le premier ponton près de la porte (ponton G). Il y a des lignes de mouillage tout près, ce qui rend délicates les manœuvres de sortie et d’entrée aux ponton côté porte. Pas de possibilité de véritable avitaillement direct autour du port, très bonne boulangerie artisanale ouverte 7/7j de 7 à 20h (Boulangerie de Trébeurden) à 300m en montant dans la ville. Il y a un Intermarché Super très bien achalandé à 25 minutes à pied (10 minutes à vélo électrique).
La petite ville de Trébeurden n’a pas beaucoup d’intérêt, selon nous en comparaison avec d'autres villes côtières visitées jusqu'à présent. Cependant, de belles balades sont à faire et des roches de granit rose aux formes arrondies parsèment le littoral. La seule curiosité de la ville sera peut-être le Château de Ker Nelly bien visible sur les hauteurs de la ville. Ce témoin de la belle-époque, de style néo-gothique, évoque le cloître de Tréguier dont l’architecte s’est inspiré. Le marché de Trebeurden se déroule au centre-ville tous les mardis matins.
L’île Millau qui se trouve derrière le port de plaisance, n’est accessible qu’à certaines marées basses (horaires ici). Acquise par une des maîtresses d’Aristide Briand, elle y fait construire sa maison et y donne des fêtes fréquentées par la bonne société du premier quart du 20ème siècle. Sa maison, en ruine, est détruite dans les années ’80 quand l’île est rachetée par le Conservatoire du Littoral pour la rendre aux randonneurs et à la nature. C'est l'occasion d'y faire une belle balade d'environ 1h30 (le tour de l'île). On peut y admirer un mégalithe (allée composée de dolmens sur des menhirs) datant du 3ème siècle avant J.C.
L’arrière-pays vaut quand même le coup d’œil, même si, de mon point de vue, les balades sont toujours trop macadamisées à mon goût. Trois randonnées (8 à 10km) sont proposées au départ de l’Office du Tourisme (places des Îles à 400m du port vers le haut de la ville). Nous avons fait le circuit des mégalithes.
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