Baie de Roscanvel ⚓ > Aber Wrac'h
Lundi 6 septembre 2021
Lundi 6 septembre 2021, nous quittons notre mouillage devant Roscanvel pour rejoindre l’Aber Wrac’h où nous avions déjà fait escale début juillet (voir article précédent). C’est une navigation de 36 milles marins.
La croisière s’annonce calme, nous espérons avoir ce vent de plein est de 12 à 18nds qui est annoncé par l’appli Predict Wind ainsi que le beau soleil et les 16 à 28° promis par Meteo Consult, ce qui nous permettrait de remonter calmement à une allure portante, parallèlement à la côte ouest du Finistère jusque dans le plus grand des Abers bretons. Hélas …
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9h15 : nous levons l’ancre sans difficulté particulière et prenons le cap vers la pointe des Espagnols. Face au vent, nous hissons la grand-voile quand un banc de poissons « sauteurs » passe sur l’arrière du bateau.
9h44 : nous sommes suivis de près par
l’Eva Kristina qui a levé l’ancre peu après nous.
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9h52 : à la pointe des Espagnols, Flóki doit affronter les habituels remous provoqués par des courants contradictoires de la baie de Roscanvel et de la Rade de Brest. Il n’y a que 5 nœuds de vent, nous restons au moteur et allons à 4,5nds.
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10h06 : le moteur puissant de l’Eva Kristina et notre petite vitesse (nous limitons à 2000 tours pour épargner moteur et essence) lui permet de nous dépasser par tribord en filant à 6nds.
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10h17 : nous repassons devant le phare de la Tourelle de la Roche Mengam, qui indique le croisement entre les chenaux du Four et de la Helle. Nous sommes vent arrière, par un vent d’est qui tient ses promesses au niveau direction mais pas encore au niveau puissance (à peine 7 nœuds).
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10h27 : Nous changeons de cap pour quitter le chenal vers le phare du Petit Minou, quittant l’Eva Kristina qui fait route vers le sud.
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10h36 : Depuis le début de la journée nous croisons des dizaines de papillons qui semblent effectuer une migration vers le sud : piéride et paons du jour. Depuis le chenal nous avons un peu de courant qui nous pousse et avançons à 6,3nds.
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10h45 : Nous avons quitté le chenal à temps, un gros bateau militaire (bien sûr invisible sur l’AIS) arrive de Brest pour gagner la pleine mer. Nous envoyons notre génois, le vent est passé à ENE et atteint 11,5nds.
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10h48 : Nous naviguons voiles en ciseaux un petit moment mais n’ayant pas de tangon pour notre génois, nous choisissons finalement d’empanner pour être dans une allure plus confortable en changeant légèrement de cap.
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10h59 : Derrière nous, le tas de pois et la pointe de Pen Hir s’éloignent... Nous éteignons le moteur vers 11h, nous filons au grand largue à 4,6nds avec un vent qui ne s’élève qu’à 7,5nds, grâce aux courants. Devant nous, la pointe Saint-Mathieu.
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11h21 : Le premier a à peine disparu à l’horizon qu’un deuxième monstre d’acier, tout aussi discret que le premier au niveau de l’AIS, apparaît derrière nous, voguant vers le large. Heureusement qu’il fait un boucan d’enfer, on l’entend venir de loin.
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12h50 : nous virons de bord vent arrière avec 9,4nds de vent. A bâbord, ce reflet doré au loin c’est l’île de Béniguet au sud-est de d’Ouessant. Nous arrivons dans les cailloux : les deux îlots de Bozen (l’occidental et l’oriental), les Roches du Diable, …
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13h00 : Nous passons la bouée de la Fourmi à 6,5nds de vitesse, grâce au courant qui nous fait un tapis roulant. A 13h12 nous passons devant le Conquet et ses plages. C’est la station balnéaire des Brestois.
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13h20 : Nous sommes au bon près à 5,2nds, soit plus vite que le vent qui en fait 4,5. C'est toujours grâce au courant qui nous pousse dans le dos.
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13h27 : Nous arrivons aux bouées qui maquent l’entrée du chenal de la Helle et de celui du Four, qui s’y rejoignent en un étroit couloir. Par peur de la dérive qui nous ferait heurter une des bouées, nous rallumons le moteur pour passer devant la Grande Vinotière (1872) à tribord à 8nds de vitesse.
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13h36 : A bâbord, les îles des archipels de la Mer d’Iroise dans les brumes d’évaporation dues à la chaleur se reflètent juste au-dessus d’elle-même, comme dans un miroir. Nous sommes face au vent, nous enroulons notre génois pour garder le bon cap.
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14h00 : Le vent semble malheureusement définitivement souffler du nord-est, parallèlement à la côte. Devant la plage de Corsen, nous changeons nos plans de route et décidons de tirer un bord vers le large espérant naviguer quand même un peu à la voile .
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14h27 : Naviguant
au plus près d'un vent qui souffle à 14,5nds, nous éteignons le moteur et ressortons le génois. Flóki ne remonte pas très bien au vent et en restant à la voile nous allons rallonger la navigation au risque d’avoir les courants à contre. A éviter ! (voir notre échec du passage du Fromveur dans un
article précédent).
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15h02 : Nous allumons donc le moteur, rentrons à nouveau le génois et changeons de cap pour reprendre la route prévue, avec un vent qui monte à 18nds en plein dans le nez.
15h38 : Naviguant face à un vent qui forcit encore et
notre grand-voile faseillant, nous décidons de la renter et de passer à la navigation uniquement au moteur.
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16h13 : nous doublons
les Roches de Portsall à tribord, et le phénomène que nous avons connu en passant les Heaux de Bréat (voir un
article précédent), semble se reproduire en pire : nous avons avec nous un fort courant dans le dos et un vent de face qui atteint maintenant 22nds, ce qui lève
une mer aux creux secs et profonds.
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16h30 : Flóki plonge le nez, tape très fort d'avant en arrière, cela fait tellement de bruit que notre pauvre Jazz, complètement paniquée, miaule à cœur fendre. Je la rejoins dans le carré pour la calmer et nous avons l’impression pendant 15 minutes que nous sommes dans le tambour d’une machine à laver, tellement ça tape…
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16h56 : Le Tim (un pogo 8.50) nous dépasse : des voiles techniques plates 100% plastique et une carène de course, ça aide. Peut-être aurions dû quand même essayer de tirer des bords à la voile, malgré nos voiles creuses qui ne nous permettent pas de remonter aussi bien au près ?
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17h40 : A bâbord, les rochers de « La Pendante » dont un ressemble à une baleine. Nous ne sommes plus très loin de l’entrée de l’Aber Wrac’h.
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17h45 : La bouée du Grand Pot de Beurre suivie par celle du Petit Pot de Beurre marquent l’entrée dans l’Aber.
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18h25 : Le Tim nous devançait un peu dans l’Aber mais nous arrivons ensemble au port. Grâce à
notre gaffe magique (le crochet du Capitaine Crochet n’a qu’à bien se tenir)
nous nous sommes amarrés les premiers.
Escale à LA bouée dans l'Aber Wrac'h
Il a fait très chaud lors de notre escale de 2 jours à la bouée dans l’Aber Wrac’h. On dirait que nous arrive en ce début septembre, toute la chaleur que nous n’avons pas eue durant les mois de juillet et août. Jazz ne sait plus où aller pour avoir frais. Le thermomètre affiche 28° dans le carré à 11h du matin… Des glaçons enrobés de serviettes la suivent partout pour essayer de la garder au frais…
Notre escale est calme, à peine troublée par des régatiers qui slaloment entre les bouées, en catamaran (avec un chien !), en standing paddle, en jet-ski, ou même à la nage.
Pêche, repos et farniente au soleil sont de rigueur par ces chaleurs tropicales. Heureusement qu’un fort vent d’est balaie l’Aber, nos apportant tout de même un peu de fraîcheur.
Ce mardi, nous assistons à l’arrivée du Rara Avis depuis le fond de l’Aber, une belle goélette à trois mâts Marconi et coque acier construit en 1957, propriété de l’association du Père Michel Jaouen (l’AJD : Association de Jeudi Dimanche). Sa double dérive centrale lui permet de remonter les fleuves sans tenir compte des fonds.
Et toujours, à la fin de la journée, ces belles couleurs qui n’appartiennent qu’aux mouillages et nous donnent juste envie de rester là, à regarder le soleil tomber dans la mer, en se disant que notre planète est décidément encore bien belle…
Aux pontons du port de l'Aber Wrac'h
Ce mercredi, vu la tendance orageuse sur toute la Bretagne nord, nous décidons de rejoindre le ponton de la marina de l’Aber Warc’h ce qui nous permettra de faire quelques lessives et remplir les citernes.
Le lendemain, nos voisins du Leviathan (déjà rencontrés lors de notre escale à Camaret-sur-Mer), nous indiquent que la Course du Figaro s’arrête à Roscoff (qui devait être notre prochaine escale) entre le 8 et le 12 septembre. Après discussion avec l’équipage du Nora Lucas (autre bateau que nous revoyons pour la deuxième fois), pour éviter les pontons surbookés de Roscoff et la grosse foule, tandis que nos deux bateaux amis le Nora Luca et le Leviathan décident d’y aller quand même.
Ce fut l’occasion de faire une très belle rencontre : l’équipage du JuMaCo garé au ponton juste derrière nous. Aude et Antoine ont mijoté leur projet pendant 10 ans. Le projet mûr, il fallut encore trouver la "perle rare" comme ils disent : un beau Gael 43 en acier et inox de 1992 qu'ils ont remis à neuf et c'est accompagnés de leurs trois enfants (Juan 4 ans, Margot 6 ans et Corentin 9 ans) qu'ils sont partis de Bruxelles début août 2021 en laissant famille et boulots derrière eux (sur crédit temps) pour une croisière de deux ans qui doit les mener de l’autre côté de l’Atlantique.
Grâce à Corentin avec qui j’ai pêché sur les pontons, j’ai eu de nouveau neuf ans pendant toute une heure : un pur bonheur. Merci à lui et bon vent dans les voiles ce joli projet et de cette charmante petite famille.
Le vendredi, le temps hésitait entre crachotements et éclaircies. Nous sommes tout de même partis randonner sur une partie du sentier côtier qui longe la rive gauche de l’Aber Wrac’h pour rejoindre la pointe Penn Enez et les Dunes Sainte-Marguerite.
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Randonnée sur le sentier côtier (en pointillés rouges) jusqu'à la pointe Enez et retour, soit une dizaine de kilomètres.
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Les Dunes Sainte-Marguerite
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Mon péché mignon et en plus c'est la saison... Didier doit s'armer de patience : nous avons fait 10km en ... 3 heures... et j'ai terminé la langue et les doigts tout bleus 😜
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On est à marée basse (une grande marée), on s'active sur les parcs à huîtres : retourner, battre, retourner, battre, ...
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Revenus au port pour constater que nous sommes seuls sur le ponton visiteurs. Là, c'est vraiment la fin de la saison.
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