Dieppe > Le Havre

Jeudi 3 juin 2021

Nous quittons la jolie ville de Dieppe avec l'objectif de rejoindre le port de plaisance du Havre où mon fils doit nous rejoindre sur le chemin du retour vers Bruxelles, après un voyage de près de 10 mois à vélo à travers l'Europe.

Cette navigation le long de la côte d'Albâtre nous réserve de jolies surprises.

08:11 : Passage de l'entrée du Port de Dieppe, direction Le Havre. Cap 260°, mer peu agitée, vent : 5nds. Envoi de la grand voile, nous prenons un ris par précaution car on annonce de fortes rafales de vent dans l'après-midi.

08:50 : Une épaisse brume se lève. Jusque vers 10h nous naviguons entre les casiers, en changement plusieurs fois légèrement de cap afin de les éviter. Les pêcheurs laissent des casiers sur les bancs de sable et les hauts fonds afin de piéger tourteaux, araignées de mer, langoustines et homards. Les casiers sont au mieux signalés par un drapeau et une bouée, au pire juste une bouée que l'on ne distingue qu'au dernier moment quand il y a de la houle. Pour l'heure, ce n'est pas le cas, et le vent descend à jusqu'à 2 nœuds. 

10:30 : La brume s'est levée et nous commençons à apercevoir la côte d'Albâtre. 

13:07 : Passage devant Fécamp et le cap Fagnet. Le soleil commence à poindre entre les nuages floconneux. 

14:08 : Passage devant Etretat, ses fameuses falaises blanches et son aiguille creuse ou Arsène Lupin aurait planqué son magot. Plus sérieusement une rivière souterraine ainsi que l'érosion par la mer, le sable et le sel ont sculpté la craie de ces falaises qui ont été peintes par de nombreux artistes, dont Claude Monet en 1885 (Clark Art Institute, Williamstown, MA, USA). 

14:23 : La mer est d'huile, c'est le calme plat. Nous décidons de rallumer le moteur, d'envoyer le génois et de descendre la grand voile en vue du cap d'Antifer où se trouve un terminal pétrolier et un premier chenal où transitent de gros bateaux, qu'il nous faudra traverser. 

17:02 : Le vent forcit. Arrivés dans le chenal du Havre, nous rentrons le génois. Le trafic de gros bateaux y est intense. Nous assistons au balai des pilotines et des porte-containers et autres gros calibres devant lesquels nos 6 tonnes ne feront assurément pas le poids.

Nous décidons donc de longer le chenal juste à l'extérieur afin de rester hors du trafic, mais il faut redoubler d'attention afin d'éviter les très nombreux casiers. Le vent monte à 17 nœuds. C'est évidemment le moment que choisit notre jolie noiraude pour montrer le bout de son nez, après avoir vadrouillé dans le cockpit en quête de câlins et sous la capote en quête d'un abri, car la houle a augmenté, nous décidons de l'enfermer dans le carré pour qu'elle ne nous gène pas dans les manœuvres.

17:55 : Amarrage au ponton du port de plaisance du Havre. La marina ferme à 18h00 mais nous avions téléphoné pour être sûrs qu'ils nous attendent. Je suis arrivée tout juste à la fermeture du volet pour payer notre escale et surtout récupérer les badges électroniques indispensables pour avoir l'eau et l'électricité sur les pontons et entrer et sortir de la marina. 

Escale au Havre

Le port de plaisance du Havre possède de très beaux pontons, nouvellement rénovés, avec des bornes électricité/eau qui fonctionnent avec un badge électronique. L'eau est gratuite à raison de 15 min. par jour, ce qui permet largement de remplir vos citernes ou de rincer votre bateau. Quant à l'électricité, il faut relancer la borne à l'aide du badge électronique toutes les 24 heures. Le port nous a confirmé que cela avait fortement limité la consommation en eau et en électricité, même si l'investissement est énorme. Sur les bateaux, les moineaux sont habitués à être nourris par les humains semble-t-il, puisque nous avons eu la visite de ces petits quémandeurs de miettes à chacun de nos passages dans ce port. 

L'arrivée samedi vers 11h30 de mon fils Vincent a été une grande joie pour moi qui ne l'avais plus vu depuis son départ il y a presque 10 mois, pour un voyage de 6.000km à travers l'Europe à vélo. C'était fête et nous avons dégusté des fruits de mer. Jazz a été contente de retrouver son pote, ce fut l'occasion d'une petite promenade sur le ponton et d'une belle frayeur lorsque la noiraude maladroite a tenté de monter sur un autre bateau un peu loin du ponton et que son harnais, la laisse et mon fils au bout lui ont heureusement évité de justesse de valser à la flotte...  Nous avons même eu droit à ce qui pourrait bien être une répétition aéronautique des festivités du 14 juillet dans le ciel bleu de cette belle journée du samedi 5 juin 2021. 

Le port de plaisance du Havre est un lieu très animé, surtout le week-end, et le trafic à l'entrée y est intense : voiliers de croisière qui partent en week-end, bateaux moteur qui sortent à la journée pour pêcher, dériveurs, écoles de voile avec leurs trains de petits voiliers tractés par un dinghy Depuis le bout du ponton visiteurs D où nous sommes amarrés, cette activité constante est bien distrayante.

La ville du Havre est très moderne. Grandement affectée par la deuxième guerre mondiale, elle a été reconstruite dans un style résolument moderne. On aime ou on n'aime pas. Voyez plutôt son Volcan, surnommé ainsi vu sa forme, qui n'est autre que la scène nationale du Havre, ou l'impressionnante Eglise Saint-Joseph.

La ville doit être agréable à vivre, avec ses nombreuses commerces, ses larges trottoirs, ses pistes cyclables et son parcours centre-ville atypique. Elle ne cesse de s'améliorer et de nouveaux aménagements sont encore prévus sur la digue pour améliorer plus encore le confort des piétons, des jeunes et des familles : espaces de jeu, de sport, grands espaces verts, promenades vertes, etc.

Le dimanche 6 juin 2021, nous accompagnons mon fils en train jusqu'à Rouan. De là, il repartira pour Bruxelles à vélo, à travers la Région Normandie et celle des Hauts de France (Nord Pas-de-Calais). C'est l'occasion pour moi de visiter ette belle ville, que je ne connaissais pas du tout. 

Plus de photos des villes du Havre et de Rouan seront bientôt rajoutées à notre galerie.