Jazz en mer, la suite
Vendredi 4 juin 2021
Extrait du Journal de Bord de Flóki
Après quatre jours de navigation, faisons le point. Jazz semble s'adapter à une vitesse étonnante, même si certaines choses sont encore difficiles à gérer, pour elle comme pour nous.
A l'arrivée au bateau, Jazz s'est montrée curieuse de tout, explorant le moindre recoin. Ce n'est pas une surprise : vu son amour pour les boîtes il était logique qu'elle adore les coffres, et sur un voilier il y en a pas mal.
Elle s'est même découvert des cachettes secrètes entre la coque et les panneaux de bois du carré, ou dans nos équipets à chaussures de la cabine avant. Sinon le bateau est un arbre à chat géant et toutes les positions en hauteur sont ses favorites comme par exemple celle qui surplombe la table à cartes, d'où elle a une vue plongeante sur le ponton bâbord. Il n'y a pas un équipet, même fermé avec une porte, qu'elle n'a pas tenté d'explorer, depuis celui de notre salle de bain en passant par ceux de la cuisine et nos armoires à vêtements.
Son adaptation au port du harnais a été difficile, mais on y est arrivés même si elle n'est manifestement pas à l'aise avec, quant au gilet de sauvetage, il lui fait carrément perdre l'équilibre, elle tombe sur le côté. Malgré son poids plume, il semble encore trop lourd. Nous portons nous-mêmes en permanence nos gilets de sauvetage durant la navigation et nous pensons que c'était un investissement indispensable. Nous devrons l'y habituer : nous n'avons pas renoncé !
Au port, nous ne lui mettions pas de harnais mais nous avons changé d'avis car ses balades sur les pontons nous faisaient peur. Elle le porte maintenant en permanence en journée, dès que la porte de la descente est ouverte.
Nous nous sommes vite aperçus que nous aurions à gérer ses fugues aux arrêts en marina. Elle avait pris l'habitude de passer par le hublot du fond de la cabine propriétaire qui la faisait atterrir sur la jupe et lui permettait de se rendre ensuite sur les pontons. Nous l'avons une fois retrouvée dans un autre bateau, très proche heureusement, coincée et incapable d'en ressortir. Grosses émotions de part et d'autre. Depuis, nous tentons donc de sécuriser toutes les possibilités de sortie : hublots à sa portée et panneau d'entrée.
Pour résoudre le problème, nous sommes encore en recherche. La pose d'un filet devant le hublot de la jupe a temporairement résolu le problème, mais il n'est pas totalement hermétique et elle parviendra sans doute vite à se glisser au-dessus et on ne veut pas faire de trous dans la coque. Nous allons vers l'été et il nous semble impensable de devoir condamner ce hublot.
En navigation c'est difficile pour tout le monde pour l'instant. Au début le moteur la faisait paniquer, mais après 4 jours de navigation elle s'y est habituée. Seuls les démarrages restent stressants pour elle. Le problème est qu'elle a tendance à vouloir sortir quand il y a de la houle, et c'est évidemment dangereux. Nous lui mettons son harnais pour l'instant (vu que le gilet elle ne le supporte pas encore) mais celui-ci ne nous permettrait pas de la repêcher car elle passerait à travers. Nous gardons donc pour l'instant l'épuisette à portée de main.
La navigation à voile lui va mieux du moment que cela ne gîte pas trop et qu'il n'y a pas trop de houle. Mais le danger réside dans le fait qu'elle est constamment dans le chemin, où qu'elle soit. Sa laisse entrave les manœuvres lors des virements de bords et ce n'est pas top. L'enfermer serait la solution, mais Didier s'y refuse. Suite au prochain numéro donc.
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