Aber Wrac'h > Aber Ildut
Mardi 17 août 2021
Ce mardi 17 août, nous quittons l’Aber Wrac’h dans l’intention de visiter un des autres abers de Bretagne : soit l’Aber Benoît (à 5 milles) soit l’Aber Ildut (à 18 milles), tous deux plus sauvages mais aussi moins aménagés pour la plaisance que l’Aber Wrac’h. C’est la direction du vent, et donc la longueur de la navigation, qui décidera.
Météo France annonce un vent du NO à 15km/h, soit une petite brise de 7 à 10nds, un temps couvert qui devrait s’éclaircir dans l’après-midi et 15 à 17°.
11:04 : allumage du moteur, démarrage de la bouée à 11h07. Envoi de la grand-voile à 11h15, nous sommes au près serré avec une belle brise qui monte déjà à 12nds avec des pointes à 15, nous prenons un ris.
12:10 : cap 010°, vitesse 5,4nds, vent NO de 12,5nds : changement de cap. A 12h19, envoi du génois et arrêt du moteur.
13:20 : Nous naviguons au travers, l’allure est confortable et les clapots réduits. Nous avons bloqué l’hélice du moteur, décision prise à la dernière escale pour essayer d’éviter qu’elle n’embarque des algues. Nous étions bien, sans autre bruit que le vent dans les voiles et la musique de l’écume soulevée par notre passage quand soudain …
Un dauphin, puis deux, puis toute une troupe. Ils jouent avec Flóki, passent sous sa coque, le précèdent, le suivent, bondissent à ses côtés, sautent hors de l’eau et semblent nous dévisager avec tant de curiosité et d’intelligence…
Ont-ils pris Flóki pour un des leurs avec sa quille qui ressemble à une nageoire ventrale, ses voiles qui ont l’air d’énormes nageoires caudales et son safran en forme de queue de poisson ? Ou savent-ils très bien que nous sommes des hommes et sont-ils simplement curieux et joueurs ? La réponse est incertaine mais ce qui est sûr, c’est que cette première rencontre restera dans nos mémoires comme un instant magique et très émouvant. Ils sont restés avec nous entre 13h20 et 14h15, soit presqu’une heure de pur bonheur…
Ces petits dauphins sont des dauphins communs, reconnaissables à leur ventre blanc-jaunâtre et à leur petite taille. Un petit guide éditée par l’association Al-Lark que j’avais trouvée dans un des ports de Bretagne par où nous sommes passés nous a bien aidés à les identifier, tout en nous donnant des consignes claires pour les observer sans les déranger.
16:26 : cap 177°, vitesse 3,7nds, vent ONO 8,5nds : passage devant le phare « Le Four », changement de cap pour descendre vers notre destination, l’Aber Ildut, au grand largue.
17:07 : cap 134°, vitesse 3,9nds, vent ONO 10,4nds : nous arrivons en vue de l’entrée de l’aber, lancement du moteur et descente de la grand-voile et du génois.
18:00 : avec l’aide de l’agent de port, amarrage sur une des bouées visiteurs de l’Aber Ildut (bouée à haltères, dont l’approche est un peu plus technique que pour la bouée simple).
Escale dans l’Aber Ildut
Le port de l’Aber Ildut est essentiellement un port d’amarrage sur bouée. Il y a quelques pontons réservés aux plaisanciers à l’année et un ponton visiteurs de 70m de long. Les visiteurs peuvent également s’amarrer à une des 8 bouées à haltères (16 places en tout) qui se trouvent à l’entrée de l’Aber, ce que nous avons fait, préférant ici aussi l’amarrage à la bouée au couple sur ponton (surtout qu’ici, l’amarrage à couple comptait jusqu’à trois bateaux). L’agent de port est très serviable, sympa, décontracté, et vous aide volontiers.
La capitainerie (qui partage ses bureaux avec l’office du tourisme) se trouve à environ 150m à gauche quand on sort des pontons. Il est préférable d’aller à droite des bâtiments pour y accéder car si vous allez à gauche (en longeant la rade) il vous faudra traverser le chantier naval, l’espace goémoniers et remonter ensuite par un escalier au bout de la rangée de bâtiments. Ces bâtiments abritent également un bar-restaurant, un magasin genre Comptoir de la Mer (vêtements style marin, souvenirs, etc.) et un shipchandler spécialisé plutôt dans la pêche, mais qui peut dépanner en accastillage.
Les sanitaires visiteurs sont corrects, propres mais vétustes. Ils se trouvent à côté du club de plongée et du chantier naval. Le coin poubelles et tri sélectif n’est pas très clairement indiqué : il faut prendre à droite en sortant des pontons et suivre le panneau « point propre », les poubelles étant invisibles depuis le port.
L’Aber Ildut abrite le premier port goémonier d’Europe. A notre arrivée dans l’Aber, nous avons pu observer la récolte du goémon à l’aide d’un ou deux grands bras télescopiques terminés par une tige mobile et un genre de serpe géante (qu’on appelle scoubidou). Le ballet incessant des goémoniers qui rentrent dans l’Aber, déchargent leurs algues et repartent est un spectacle sympathique et amusant. Il faut savoir cependant que leur passage à grande vitesse à côté des bouées visiteurs à 4h du matin pour respecter l’horaire qui leur est imposé est beaucoup moins marrant quand on dort comme nous sur le bateau.
Ce sont 40 000 à 45 000 tonnes d’algues laminaires qui sont pêchées dans les environs, paraît-il dans le respect de règles strictes de protection du biotope et de régulation de la ressource. Ces algues sont destinées à l’industrie agroalimentaire, la cosmétique et à nos jardins (c’est paraît-il un fabuleux engrais). La petite Maison de l’algue derrière l’office du Tourisme est sans doute intéressante à visiter pour en savoir un peu plus, nous n’en avons pas eu le temps.
Nous avons fait une petite balade en annexe dans l’Aber Ildut, resté sauvage et naturel malgré que ses rives soient pas mal habitées. Il abrite en ses parties sauvages oiseaux marins et échassiers et nous avons ainsi pu y observer des chevaliers gambette, courlis cendrés, huitriers pie, et des aigrettes garzette.
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